Exceptionnellement c'est un samedi que nous nous sommes donnés rendez-vous pour rouler et participer à la Grinta 2018 à Tournai. J'avais donné rendez-vous à 6H30 à Lille à Chantal pour l’emmener à Tournai et espérer rencontrer d'autres volontaires. Nous sommes arrivés à 6H55, Tournai étant à peine à 25 minutes de Lille et surprise, nous nous garâmes près d’Anthony T. qui nous annonçait faire le 175 km en compagnie de Laurent L., Maxime B. et Guillaume L., alors qu'avec Chantal nous avions décidé de faire le 115 km.

Alors que nous nous préparions, après avoir vu les copains lors de l'inscription, nous fûmes interpellés par notre reporter préféré : André TIGNON. Toujours aussi agréable et souriant, il nous annonça que nous étions sur son terrain de jeu et que les vraies difficultés se situaient surtout après le ravitaillement, soit après les 33 premiers kilomètres. Après la petite photo en compagnie d'André nous démarions alors qu'il était 7H30. Il faut signaler que la température était plutôt fraîche et qu'il y avait la présence d'Eole bien décidé à nous perturber. Il faut dire que notre programme était copieux, certes 115 km mais avec un dénivelé annoncé de 1485m et pas moins de 13 côtes répertoriées sans compter les petits monts et faux plats.

A peine 5 km parcourus et déjà on attaquait le mont Saint Auber simplement pour nous donner une petite idée de ce qui nous attendait. Ma foi, avec Chantal on avait pris la décision de gérer et le but n'était pas d'aller vite mais de faire les 115 km dans de bonnes conditions. C'est ainsi que l'on vit pas mal de groupes nous dépasser mais à aucun moment on décida d’accélérer et nous roulâmes, quand on le pouvait, entre 25 et 27 km/h car Eole nous empêchait parfois d'aller plus vite. Chantal me fit d’ailleurs la remarque et j'avoue que j'eus le même ressenti : « C'est bizarre on a toujours l'impression d'avoir le vent plus souvent contre nous qu'avec nous ». On arriva sans trop de difficultés à Frasnes lieu du ravitaillement. Inutile de vous dire qu'au ravitaillement il ne manquait de rien et heureusement car avec un prix excessif de 16 euros on n'aurait pas pu le tolérer. On eut droit à un tapis pour soi-disant ne pas avoir de cailloux dans les cales si ce n'est qu'à la sortie il n'y avait plus de tapis et on marchait dans les cailloux, c'est presque une histoire belge.

Après le ravitaillement on tournait à gauche pour l'aller et à droite pour le retour, on comprit donc qu'on allait faire une boucle et notre ami André nous avait bien annoncé la couleur car dès la sortie de Frasnes on n'arrêta pas de monter et descendre ces fameux monts de Frasnes. A un moment donné, dans un certain mont je ne sais plus lequel, j'eus une pensée pour mon ami Pierre-Gilles car, toute la montée était en pavé et j'avoue honnêtement avec ma main légèrement endommagée ce fut un moment très délicat. D'ailleurs cette main m'empêcha bien souvent de me mettre en danseuse, position que j'aime bien, et Chantal me le fit même remarquer. Lorsqu'on vit de nouveau le mont Croisette, j'annonçai à Chantal que l'on était proche du ravitaillement et certes des groupes nous doublaient mais nous aussi nous doublions des cyclos en grosse difficulté ce qui nous réconfortait.

Second ravitaillement avec le même cérémonial du tapis et cette fois-ci avec la sortie à droite pour revenir sur Tournai. Alors que beaucoup disaient que les difficultés étaient terminées je préférais annoncer à Chantal qu'il nous restait encore plus de 400 m de dénivelé sur les 36 derniers km. Je ne mentais pas car après 6 km on attaqua le mont Robin certes pas très long mais avec des pourcentages supérieurs à 15% qui vous font chauffer les cuisses. Chantal, toujours aussi sérieuse et courageuse gravit cette difficulté et eut même le plaisir de dépasser des cyclos pratiquement à l'arrêt. Savoir gérer son effort en vélo est certainement la chose la plus difficile et notre amie Chantal sait bien le faire. On continua notre randonnée par des petites routes très agréables mais jamais plates et souvent dans le vent. Chantal ne rechigna jamais et ne lâcha pratiquement jamais ma roue ce qui honnêtement me bluffa.

Alors qu'il nous restait à peine 10 km et la dernière difficulté à gravir avec le col de Jubaru, on vit Guillaume nous rejoindre. Ce dernier étant parti sur le 175 km mais ne se sentant pas au mieux préféra après une première boucle reprendre le tracé du 115 km ce qui lui fit faire quand même plus de 125 km. Après la montée Guillaume gentiment prit les devants ce qui nous permit de terminer plus facilement les 5 derniers km.

Il était 13h lorsqu'on arriva à la salle, sans une goutte de pluie mais certes avec une température qui ne nous permit jamais d’ôter nos vêtements à manches longues ou notre Kway. Bravo encore à Chantal pour cette sortie et merci surtout de m'avoir accompagné et comme nous nous le disions sur le retour dans la voiture: « Les absents ont encore eu une nouvelle fois tort.»