Cette année nous sommes trois du club, avec Laurent L et Maxime B, à nous être inscrits sur l’ironlakes, un ironman qui se déroulera en Belgique au lac de l’eau d’heure. Pour rappel, il s’agit d’enchaîner 3800m de natation, 180km de vélo et 42.195 km de course à pied.

Dès lors une question me taraude : « çà fait quoi de courir un marathon » car pour le moment je ne suis jamais allé au-delà du semi ». Bref comme toute question appelle une réponse je décide en décembre de m’inscrire, tout comme Laurent (qui n’en est pas à son premier), au marathon du Louvre Lens.

Côté préparation je prends le pari de prendre la course comme une prépa et non comme un objectif et je poursuis ma préparation ironman démarrée début mars. Tout au plus je rallonge la sortie longue. Soit seulement deux sorties de course à pieds par semaine pour environ 40 bornes par semaine. Certains me diront que c’est un peu osé mais je suis convaincu que l’entrainement conjoint avec le vélo et la natation va contribuer à tenir la distance, tout en limitant le risque de blessure. Et puis zut on verra !!!!

Bref arrive le 12 mai. Laurent accompagné de sa femme et d’un ami passe me prendre. Dans la voiture on échange sur leurs expériences sur le marathon et je dois les saouler avec toutes mes questions et inquiétudes. Arrivé à Lille, le temps de prendre quelques photos et c’est partie pour se placer au départ. Là encore le novice que je suis se demande où se placer car il n’y a pas encore les meneurs d’allure. Comme j’envisage de me rapprocher des 3h15, Laurent me recommande d’avancer. Après une poignée de mains et de derniers encouragements réciproques, je suis ses conseils jusqu’à ne plus pouvoir avancer. Quand les meneurs d’allures se placent je constate que celui qui m’intéresse se situe à environ 25 m (une longueur de bassin quoi). Sauf que çà en fait du monde à remonter.

9 h 30 : le départ est donné. Allez je me lance à la poursuite du meneur sans trop me cramer non plus. Au bout d’un km environ je le rattrape mais je trouve que je peux courir un cran au-dessus. Que faire ? Et puis zut j’y vais et on verra bien. Pendant les premiers km la montre annonce des temps entre 4’03’’ et 4’’10 au km. Un calcul rapide dans la tête et je me rends vite compte que tout cela peut me rapprocher des 3h00. Les kilomètres passent je suis bien. Nous passons à Emmerin où il y a plein de monde et j’aperçois Grégoire un ami triathlète. Je passe alors au 10km en 43 minutes environ. C’est bon signe. Un peu plus loin c’est Sébastien Cochin, triathlète du club depuis peu, qui m’attend pour faire un bout de chemin avec moi. Ça fait du bien au moral ! Encore un peu plus loin mes plus fidèles supporters, alias ma petite femme et mes zouaves sont venus en vélo pour m’encourager. Je suis regonflé à bloc de les voir. Puis nous voyons Vincent venu nous encourager au pont d’Allennes ainsi que plusieurs autres personnes. Nous basculons ensuite de l’autre côté de la Deûle. C’est là que Sébastien me laisse pour rentrer chez lui. Merci l’ami, ce fût super sympa !

A ce moment-là je suis deux personnes qui me semblent courir à un rythme correct sans être dans le dur. Je me dis qu’ils ont l’air de bien gérer leur effort et qu’il serait bon de les suive, ce que je fais. Mais au bout d’un kilomètre la montre m’indique que l’allure est un peu plus lente qu’avant alors comme je suis bien j’accélère (erreur de débutant que je paierai ensuite).

Nous arrivons au ravito du semi à Don. Je suis en moins d’1h28. Çà peut le faire. Nous remontons la Deûle direction Bauvin. A Bauvin les pieds me brûle. Aïe !!! Des cloques arrivent !! Un ami de Samuel me reprend et je suis incapable de le suivre car mes jambes commencent à peiner. Là s’entament des calculs dans ma tête. Je ne dois pas descendre sous les 4’30’’ au kilo. Mais les 8 derniers sont vraiment durs avec de longs faux plats montants ou de longues départementales exposés au soleil. Les pieds me font de plus en plus mal. Me reprend alors un des deux coureurs doublés avant Don qui a maintenu le cap. Je reste avec lui quelque temps mais là aussi je suis contraint de le laisser filer (Tu vois Jérôme que tu aurais dû rester avec !!!). Certains kilomètres se feront sous l’allure escomptée. On sert les dents ! L’arrivée n’est plus très loin j’essaie d’accélérer à nouveau. Je sais très bien que cela va être tendu. Un spectateur m’encourage et me dit : «  allez tu vas passer sous les trois heures ». J’accélère pour finir avec ce qu’il reste. Je remonte la petite allée boisée qui mène à l’arrivée. Le chrono affiche 3 heures et 16 secondes avec un temps réel en 3 heures et 2 secondes. 3 secondes de trop. Grrrrr !!! Je serai 48e au classement.

Ma femme et les enfants sont là pour m’accueillir. Ça fait un bien fou. Le temps de reprendre mes esprits et de me rafraîchir et c’est au tour de Laurent L. de franchir la ligne en 4 heures et 3 minutes. Bravo !!! Nous échangeons un peu puis retour à la maison où je peux découvrir les dégâts sous mes pieds. De mémoire je n’ai jamais eu d’aussi grosses cloques. Il me faudra une semaine pour remarcher normalement.

En conclusion un super moment passé en compagnie de Laurent, sa femme et son ami. Merci à eux de m’avoir conduit et de m’avoir gentiment ramené mon sac au soir. Merci à ma petite famille pour ses encouragements et à Sébastien pour son accompagnement. Je suis très content de mon résultat même si j’aurai préféré passer sous la barre symbolique des trois heures. En tout cas mes choix de préparation semblent payer. On verra la suite des évènements. Je reviendrai sûrement sur l’épreuve qui est sympa, bien organisée, festive et qui mériterait d’attirer encore plus de marathoniens.