Finalement nous étions 12 (Chantal, Jean-Luc, Guy, Jean-Philippe, Pierre-Marie, Christian, Pierre, Serge, Jean-Paul, Laurent, Vincent et moi-même) à être inscrits pour participer au séjour du Mont Ventoux qui se déroulait du vendredi 9 septembre au mardi 13 septembre. Notre lieu de séjour se situait à Vaison La Romaine précisément dans le camping Carpe Diem. 

Comme prévu nous sommes partis le vendredi à 8H15 de Gondecourt avec 2 voitures sachant que Jean-Paul et Serge nous rejoignaient directement alors que Laurent et Vincent prenaient la route le soir après la journée de travail de Vincent. Pas grand-chose à signaler sur le parcours si ce n’est que nous fûmes surpris de trouver autant de monde sur la route avec de forts ralentissements qui nous firent perdre au moins 1h30 sur l’ensemble du parcours. Après environ 900 km de route nous arrivâmes vers 18h30 juste le temps de réceptionner nos 2 mobils home et de retrouver sur place Serge et Jean-Paul. Une installation très rapide et un petit apéritif, nous nous retrouvâmes vers 20h au bar du camping pour manger nos pâtes en prévision du lendemain. Etant fatigués et raisonnables le coucher se fit vers 22h30.

Première journée : Montée du Ventoux par Malaucène.

Réveil à 6H car, Christian et Jean-Philippe étaient en charge d’aller à la boulangerie pour l’approvisionnement du petit déjeuner. Pas de chance, impossible de sortir du camping les barrières ne s’ouvrant pas avant 7H et donc notre volonté d’être à 8h30 sur le vélo s’estompait légèrement. Vers 7h30 arrivée de Laurent et Vincent qui avaient roulé toute la nuit, ils furent accueillis par Chantal. Apparemment nos 2 derniers compagnons ne semblaient guère fatigués et, après avoir pris le petit déjeuner avec nous, et surtout après avoir assisté au petit déjeuner de Pierre-Marie (il lui fallait à tout prix du lait sinon il était incapable de soi-disant démarrer En pleurs) nous nous préparâmes à escalader ce fameux mont chauve. 

L’ambiance du départ était plutôt anxiogène pour la plupart car nous étions tous conscients que l’on s’attaquait à une sortie jugée difficile. Avec tous nos préparatifs et contrôles de nos engins il était déjà 9H10 lorsque nous fîmes la photo de départ et que l’on enfourcha nos montures. Juste le temps de parcourir 172 m exactement et gros éclat de rire : Christian venait de crever de la roue avant. De suite Jean-Luc avec la voiture suiveuse proposa de changer de roue et se rendit compte qu’il avait tout simplement oublié dans le mobil home les 2 roues. Vincent se proposa d’aller les chercher pendant que Laurent réparait la crevaison. Tout cela interpella notre ami Jean-Philippe qui pour son premier séjour et surtout pour son arrivée relativement récente dans le club se fit la réflexion à haute voix :  « Ne suis-je pas tombé sur un club de bricoleux ? Ai-je fait le bon choix de m’investir dans un tel club ?Déçu » ce qui évidement nous fit rire et permit de détendre l’atmosphère. 

La réparation terminée on se remit en route et il nous fallut une dizaine de kilomètres pour arriver au pied du Ventoux. Alors commença la longue montée (plus de 21 km) avec une pente moyenne de 7,3% ce qui signifie des passages certes parfois à 6 % mais aussi d’autres à 13 %. Chacun prit son rythme et c’est à la queue leu leu que l’on gravit la montée avec heureusement les encouragements de Jean-Luc qui, s’arrêtant souvent prenait des photos et savait nous stimuler. Je vous assure que nous avons tous apprécié la présence de Jean-Luc avec la voiture car moralement on se sent moins seul et surtout si on a un problème, soit mécanique ou logistique on sait que l’on peut compter sur Jean-Luc. Personnellement j’ai vraiment apprécié la première partie de la montée c’est à dire pratiquement jusqu’au chalet Liotard mais ensuite ce fut beaucoup plus compliqué. Certes j’aime grimper mais étant un petit gabarit et ne sachant pas très bien m’alimenter en montant j’éprouve toujours de grosses difficultés à terminer les montées dépassant les 15 km. Le sachant et me connaissant parfaitement j’ai donc géré la dernière partie plus calmement, me faisant rattraper par Pierre et Guy qui étaient prêts à m’aider et surtout qui moulinaient plus que moi. Pour mon prochain vélo (très prochainement) je ferai attention à avoir plus de développement. Vers 12h25 j’arrivai enfin au sommet tout content d’être encouragé par mes compagnons déjà arrivés : Laurent, Vincent, Pierre-Marie, Jean-Philippe, Pierre et Guy. Le temps de faire quelques phots avec Guy au sommet et de revenir à la voiture pour rapidement s’habiller car la température avoisinait les 17 degrés, ce qui semble très frais après un effort de plus de 2h15 et surtout une température de 30 degrés au bas de la montée. Ensuite ce fut l’accueil pour l’arrivée de Chantal, suivie de Christian et Serge. Ce fut une énorme joie de voir Chantal arriver au sommet, tellement elle doutait de ses capacités depuis plusieurs jours mais je pense que vous la connaissez tous, Chantal est une personne qui ne renonce jamais. 

C’est vrai que le spectacle est grandiose, j’ai pourtant l’habitude de la haute montagne car j’adore skier à plus de 3 000 mètres mais j’avoue ne jamais avoir vu un sommet aussi dénudé, on a vraiment la sensation d’être sur une autre planète et surtout on se sent très petit (vous direz avec moi c’est une question d’habitude). Après le regroupement et sur les conseils de Laurent on reprit la descente côté sud, c’est à dire par Bédouin, avec surtout avec un arrêt à la stèle de Tom Simpson (Non Chantal ce n’est pas le frère de Homer de la série téléviséeRigolant). Au moment de faire la photo devant la stèle on se rendit compte qu’il manquait Jean-Philippe et Christian et c’est alors qu’en tournant la tête vers la descente on vit nos deux amis en train de remonter allégrement, vraiment mes compagnons sont insatiables. Photos terminées, tout cela dans une franche gaîté car conscients d’être arrivés au bout de l’effort, on descendit prudemment (n’est-ce pas Christian ?Clin d'œil) par le chalet Reynard pour plonger vers Bédouin. Arrivés à Bédouin au-delà de 14h il nous fallait manger car il nous restait plus de 20 km pour rentrer au camping. On s’installa à la terrasse d’une crêperie où certains prirent du salé ou comme moi 2 bonnes crêpes au sucre avec une bonne bière. Ce fut un moment très convivial où chacun raconta sa montée et avec un maximum de plaisanteries. Ce moment terminé il nous fallait rentrer et en plein soleil (plus de 32 degrés) on attaqua soi-disant une petite montée de quelques mètres. En fait de petite montée c’était tout simplement le col de la Madeleine avec un dénivelé certes que de 152 m sur une longueur de 6 km mais, je peux vous assurer que cette montée nous parut interminable et bien difficile alors que nous avions fait beaucoup plus difficile. Heureusement après ce ne fut que descente et sous l’impulsion d’un Guy super cool suivi de près par Chantal on enclencha la grande plaque et l’on se mit à rouler au-delà des 40 km/h, comme le dit si bien Guy « on est rentré en moulinant », merci Guy pour ce dernier effort de la journée.

Après une bonne douche, la piscine pour certains et les courses pour Pierre et moi, on se retrouvait vers 19h à l’apéro. Ensuite on se rendit au restaurant au centre de Vaison où l’on tomba sur un décor belge pour ne pas trop nous dépayser. Chacun apprécia son plat et les assiettes furent rapidement vidées pour attaquer le dessert. C’est là que l’on découvrit que certaines personnes avaient les mêmes accointances gustatives, nos 2 amis : Pierre-Marie et Christian se retrouvèrent face à face avec chacun une énorme glace décorée par un joli papillon qui suscita quelques plaisanteries marquant un début d’idylle sachant que tous les deux accentuèrent la situation. Là je n’avais plus mal aux jambes mais comme le faisait remarquer Jean-Philippe le mal s’était déplacé au niveau des joues tellement les éclats de rire furent nombreux avec les excentricités de nos 2 amis Rigolant. Presque 23h pour le retour au camping qui fut marqué par la perte de la carte bleue de notre président. De suite, retour au restaurant où heureusement sa carte l’attendait, en fait avec le recul c’était certainement pour Vincent un moyen de se faire payer la fin du séjour.

Les chiffres : 72 km avec environ 1800 m de dénivelé, 313 photos  , 5 vidéos  et 20 photos  de restaurant.

Seconde journée : Montée du Ventoux par Sault.

Le lendemain nous n’étions plus que dix car Serge avait rejoint la veille au soir sa fille à Lyon et Jean-Paul dès le matin rejoignait sa femme près de Montpellier.

Une fois de plus le départ du matin fut difficile car, Vincent qui était de corvée de boulangerie ne nous amena nos croissants que vers 7H30 ce qui décala notre départ vers 9H. Le programme annoncé était l’attaque du Ventoux par Sault ce qui nous faisait une approche de 42 km et ensuite une montée de 26 km. A 65 ans la récupération est beaucoup plus lente et même si mes compagnons semblaient vouloir monter jusqu’en haut j’annonçai clairement de suite la couleur en précisant que je n’irai pas en haut, que j'arrêterai au chalet Reynard, ce qui faisait quand même 20 km de montée. Il s’avéra que mon choix n’était pas du tout erroné car lorsque nous arrivâmes vers 12h à Sault nous avions plus de 42 km mais surtout déjà 800m de dénivelé. Une fois de plus on attaqua la montée en plein cagnard et à la queue leu leu, sachant qu’après concertation seuls Laurent, Pierre-Marie et Vincent iraient jusqu’en haut les autres s’arrêtant au chalet Reynard, incroyables Laurent et Vincent avec si peu de récupération et surtout très peu de sommeil en 48H. Que cette montée fut monotone, certes pas trop difficile, car contrairement à la veille, nous n’avions pas de bornes kilométriques nous indiquant le dénivelé et surtout la distance à parcourir. C’est vers 13h45 que j’arrivai au Chalet Reynard précédé par Jean-Philippe et avec Jean-Luc qui avait fait le choix de nous accompagner. Ensuite, très rapidement on vit arriver Pierre qui se plaignait de fortes douleurs au pied l’ayant contraint à s’arrêter un petit moment, suivi de Christian très étonné de sa bonne montée. Après ce fut l’attente de l’arrivée de Chantal et Guy qui nous sembla interminable ce qui décida Jean-Luc à aller à leur rencontre. Au moment où ce dernier démarrait on vit Chantal et Guy arriver. De suite malgré son état de fatigue général Chantal voulut continuer c’est alors que je me permis de la sermonner assez sèchement et de lui déconseiller de continuer. De toute façon étant donné notre état de fatigue et l’heure tardive mes 4 autres compagnons ne voulaient pas aller plus haut. Chantal sur insistance de Jean-Luc se rangea à notre opinion et c’est ainsi que l’on put déboucher une bouteille de champagne et offrir à Chantal un maillot du Ventoux pour son anniversaire. Cette dernière fut très touchée et retrouva assez rapidement son joli sourire et n’oublia pas de remercier Guy de l’avoir attendue tout au long de la montée. Elle précisa que sans Guy elle aurait certainement abandonné. Pour beaucoup d’entre vous au club je pense que vous n’êtes pas trop surpris de l’attitude de Guy et surtout de sa capacité à ne pas monter à son rythme, chose que je ne sais pas faire, bravo et merci GuyBisou

Après cet agréable intermède on reprit la descente vers Bédouin en espérant pouvoir manger à la crêperie de la veille et surprise cette dernière était fermée. Heureusement nous trouvâmes rapidement une autre enseigne qui ne faisait que des gaufres sucrées ce qui nous combla. Alors que nous nous installions nous vîmes arriver nos 3 costauds : Laurent, Vincent et Pierre-Marie. Certes ils nous expliquèrent leurs difficultés pour arriver au sommet mais je restai en admiration devant leur exploit surtout de la part de Vincent et Laurent. Pour nous remercier de notre petite fête au chalet et pour fêter son anniversaire, Chantal nous offrit le repas. Après cette pause nous repartîmes vers le camping en remontant une nouvelle fois le col de la Madeleine qui cette fois-ci, étant prévenus, nous sembla un peu moins difficile.

Arrivés au camping vers 16h sous un soleil de plomb, le temps de se rafraîchir et toute l'équipe se retrouvait autour de la piscine. Incroyable comme le vide se fit autour de nous, et heureusement que la piscine était grande car les cabrioles de mes compagnons éclaboussaient beaucoup de monde mais faisaient surtout rire les gens dans les transats. Vous imaginez facilement le moment de plaisir que nous eûmes surtout avec le très beau bronzage cycliste de notre président qui fit l'admiration ou du moins la curiosité de tous. Comme depuis notre arrivée, vers 19h venait le moment de l'apéro avant de prendre place au bar du camping pour permettre à nos trois amis : Vincent, Jean-Philippe et Laurent de prendre la route et rouler toute la nuit ce qu'ils firent vers 21H.

Les chiffres : 100 km avec 1 600m de dénivelé et un peu plus pour les 3 costauds, 208 photos  et 2 vidéos .

Troisième journée : La route des vignobles.

Nous n'étions plus que sept à l'aube de cette troisième journée et c'est Jean-Luc qui était en charge d'aller à la boulangerie. Dès le réveil j'avais un SMS de Vincent nous annonçant leur arrivée à Wavrin à 6h15 confirmé juste après par celui de Laurent. Grace à la vivacité de Jean-Luc nous pûmes pour une première fois déjeuner vers 7h10 ce qui nous permit d'être prêts à partir dès 8h30. Pour cette dernière sortie nous avions demandé à Pierre, notre chef pisteur, de nous préparer un parcours en dehors du Ventoux et il nous proposa la route des vignobles. Chantal eut une légère hésitation à nous suivre sachant que Pierre-Marie s'attaquait par Bédouin à une troisième montée du Ventoux en 3 jours ce qui est tout à fait remarquable. Rapidement elle se raisonna et choisit de nous accompagner laissant aller seul Pierre-Marie pour une nouvelle montée. Pierre expliqua à Pierre-Marie qu'il y avait de fortes chances pour que nous déjeunions à Malausène donc la descente nord du Ventoux qu'il devait emprunter.

C'est donc sous la conduite de Pierre que l'on traversa Vaison la Romaine pour prendre à travers les bois la direction de Villedieu et ensuite parmi les coteaux de vignes et surtout les champs de lavande, qui diffusaient une odeur très agréable pour ensuite rejoindre Cairane avec une petite halte au sommet du village. Le temps d'admirer le point de vue et de se rafraîchir, car la température grimpait vite, nous repartîmes direction Beaume de Venise avec quelques arrêts pour admirer les vignes et surtout les nouveaux engins des vignerons. Ensuite ce fut l'attaque de Suzette un petit col de 7,8 km avec un dénivelé de 217 m qui nous fit dire que Suzette avait de très belles formes. Enfin il ne nous restait plus qu'à dévaler sur Malausène pour arriver vers 13 h et s'installer pour un bon petit repas. De suite j'appelai Pierre-Marie pour l'inviter à nous rejoindre ce qu'il fit 10 minutes à peine après nous. Bravo à Pierre-Marie pour sa troisième montée et aussi à Pierre pour son magnifique parcours qui me rappela les nombreuses sorties faites avec la FFCT qui est une autre forme de faire du vélo et surtout du tourisme. En concertation avec mes compagnons on offrit le repas à Chantal pour son anniversaire et à Jean-Luc pour son soutien logistique très apprécié de tous. Le retour vers notre camping ne nous effrayait guère car on savait qu'il était tout en descente et on en profita pour savourer ces derniers moments de vélo sous le soleil du sud.

Une fois rentrés vers 15h il était temps de ranger nos vélos et nos affaires pour nous retrouver une dernière fois à la piscine tous ensemble et savourer ces derniers instants ensemble. Fidèles à nos habitudes nous primes l'apéro avant de terminer notre soirée au restaurant. Une fois de plus on apprécia l'accueil et surtout les plats proposés et l'on força Chantal à prendre un dernier dessert qu'elle ne voulait pas trop. En fait si on insista pour la prise de ce dessert c'est que l'on avait demandé au patron de fêter l'anniversaire de Chantal et c'est donc avec des bougies scintillantes et en chanson, reprise d'ailleurs en chœur par la salle, que Chantal reçu son dessert. Ainsi se termina notre dernière soirée en se promettant tous de participer à d'autres séjours sur d'autres lieux.

Les chiffres : 70 km avec 700 m de dénivelé et encore plus pour Pierre-Marie et 142 photos .

Le retour.

C'est à Christian qu'incombait la lourde tâche du réveil matin à 6h, ce qu'il fit sans problème en préparant nos jus d'orange et notre café. Afin de gagner du temps nous avions pris l'option de déjeuner en route afin de pouvoir libérer le camp le plus tôt possible. Après concertation et surtout après les explications de Pierre-Marie sur les tâches ménagères on vota pour que ce soit Pierre-Marie qui assure le dernier nettoyage du mobil home. Je peux vous dire et surtout rassurer Nathalie que Pierre-Marie fut largement à la hauteur de sa fonction, la preuve en est que le contrôleur du camping avoua avoir rarement vu un mobil homme aussi propre. Pour la route, ce fut cette fois-ci sans problèmes et même on se permit de passer le tunnel de Fouviere à 50 km/h. C'est vers 18h que nous étions de retour à Wavrin.

Epilogue :

J'ai voulu par ce reportage, peut-être un peu long pour certains mais certainement pas pour les participants, démontrer que ce genre de séjour est à portée de tous les cyclos du club. Comme vous avez pu le constater on y retrouve des petits exploits sportifs avec les 3 montées de Pierre-Marie et les 2 montées de Vincent et Laurent avec seulement quelques heures de sommeil sur 3 jours, mais aussi la pratique du vélo sous une autre forme et adaptée à la capacité des personnes. A chaque fois nous avons réussi à nous retrouver et à passer d'agréables moments autour de la table.

Je tiens sincèrement à remercier tous les participants pour leur bon esprit et leur joie de vivre ensemble. J'ajouterai une mention particulière à mon compagnon de chambre et même de lit, c'est à dire à Pierre pour sons sens de la logistique et de l'organisation. Dernière anecdote, Pierre a certainement dû monter une seconde fois le Ventoux dans la nuit de samedi à dimanche car, plusieurs fois dans la nuit, il a fortement secoué ses jambes, bravo pour ce petit exploit nocturne.

Vivement le prochain séjour.

Jean-Paul