Ce week end, je m’étais inscrit au triathlon de Cayeux-sur-Mer (baie de Somme), dans le cadre de la préparation du Tri-Roc. Il s’agit d’un modèle M : 1500 m de natation, 40 km de vélo et 10 km de course. La particularité de celui-ci étant que la natation se passe en mer. Il s’agissait pour moi d’une première expérience en mer et je m’étais bien entrainé pendant mes vacances à nager (sur un lac) pour préparer cette épreuve (du moins je le pensais).

Arrivé sur place, comme beaucoup d’autres participants, une des principales préoccupations est de se s’enquérir de l’état de la mer. Et ça n’a pas l’air terrible du tout. Cela est vite confirmé par le speaker qui annonce au micro que cette année, la mer est beaucoup plus agitée que l’année dernière (j’avais vu une vidéo de présentation du tri de 2016, et elle me paraissait déjà bien mouvementée). C’était à prévoir, avec le vent des jours précédents et de la matinée. Bon ça ne m’arrange pas du tout mais en même temps, je suis là pour découvrir l’activité, donc autant le faire dans des conditions difficiles. J’apprendrais après la course que l’épreuve de natation a failli être annulée…

Pour le moment, phase de préparation ou il s’agit d’organiser un peu les équipements. Il faut trouver des astuces car rien n’est prévu pour maintenir les vélos sur les barrières. Je pique l’idée de la chaussure coincée dans les rayons à l’arrière de la barrière. Méfiance car il y a du vent et quelques vélos mal accrochés tombent. Après avoir enfilé la combinaison néoprène, direction le bord de mer (plage de gros galets à Cayeux). Les vagues n’ont rien de rassurantes. Il faudra nager jusqu’à une première bouée, tourner à gauche, longer une ligne d’eau parallèle à la plage, revenir sur la plage pour une sortie à l’australienne, puis repartir à sens inverse.

Au coup de sifflet, les premiers courent vers l’enfer. De mon côté, je ne réitère pas l’erreur de la dernière fois et j’y vais calmement (j’aurais même plutôt envie de courir dans l’autre sens). De grosses vagues sont là pour nous accueillir. Il s’agit dans un premier temps de passer la barre des vagues venant se casser sur la plage, et je décide de faire cette partie en brasse. Ça remue quand même pas mal. Passée la première barre de vague, je reste comme pétrifié, incapable de me résoudre à nager la tête sous l’eau (crawl ou brasse coulée), de peur de ne pas voir ce qui va me tomber dessus dans les secondes qui suivent. Je continue donc comme je le peut en brasse. Je suis en queue de course. A côté de moi, un gars décide de faire demi tour. Devant moi, un autre appelle à l’aide (un zodiac viendra le secourir). Sympa l’ambiance…

Bon autant dire que c’est un enfer. Après quelques centaines de mètres (une éternité), il s’agit de revenir vers la plage. Les vagues nous emportent et j’arrive difficilement à me relever sur les galets. Il me faudra quelques instants pour retrouver mon équilibre et les encouragements du public pour retourner à l’eau pour la deuxième partie (normalement plus facile car dans le sens du courant). Elle ne le sera toutefois pas car des crampes apparaissent aux deux jambes (me forçant finalement à nager en crawl), ainsi que hauts-le-cœur et vomissements. J’arrive sur la plage comme une épave, incapable de me relever à cause des crampes et avec des vagues me fracassant sur les galets (cela fut d’ailleurs fatal à mes lunettes de plongée). Là encore, pleins de spectateurs qui applaudissent et encouragent à la sortie de l’eau, ont un effet revigorant incroyable sur le physique et le moral.

Ça y est, c’est fait, le plus dur est passé. En arrivant sur l’aire de transition, je remarque sans surprise qu’il ne reste que quelques vélos (mon classement : 260/300 en 1h05).

Il me faudra 6 minutes pour reprendre mes esprits, enlever ma combi et enfiler chaussettes et chaussures. En avant pour 40 km de vélo (2 tours de 20km de cayeux à la pointe du Hourdel par la voie blanche, pour ceux qui connaissent). Comme déjà dit la dernière fois, pas de drafting en triathlon. Le règlement stipule que 7m doivent séparer chaque participant (il y a toutefois des tricheurs…). De toute façon, je suis un peu seul, mis à part quelques « missiles » qui me doublent dans leur 2ème tour. Le paysage est sympa. La première partie est stimulante, avec le vent dans le dos. J’arrive même à rattraper quelques concurrents. Mais sitôt la pointe passée, le vent devient de face et c’est une autre histoire. Il faut lutter. Les routes sont bloquées, ce qui est très appréciable. Lors du deuxième tour, j’arrive même à doubler la voiture balais avec le dernière participant. A mon niveau, je profite de chaque petite victoire…

Je dois dire que cette partie est finalement "reposante", malgré une moyenne honorable (31km/h). Je serais classé 194ème (1h16) ce qui est bien sur perfectible, mais je ne joue pas avec le même matériel que la plupart des concurrents.

10km m’attendent enfin (2 boucles de 5km). Cela devrait normalement passer facile, sauf qu’après 1km, des douleurs au ventre apparaissent, me forçant à réduire l’allure. La cause est sans doute à aller chercher du côté des quelques tasses d’eau salé que j’ai ingurgité contre mon grès… Bref, c’est avec prudence que je termine l’épreuve (206ème en 54mn)

Je passe la ligne au bout de 3h16 (246ème), content de l’avoir terminé avec des conditions difficiles. Ce genre d’épreuve devrait permettre d’envisager la suite de façon plus sereine (du moins je l’espère) en me disant que j’ai déjà vécu le pire…

A noter que cette épreuve était aussi l’occasion d’inaugurer la nouvelle combinaison tri-fonctions aux couleurs du club qui venait justement d’être livrée (grand merci au bureau). Même si enfiler ce costume ne m’a pas transformé en super-héros, il n’en reste pas moins qu’elle est superbe et qu’elle devrait resservir très prochainement (teasing…)

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