Je me suis inscrit il y a quelques mois à ce challenge en vue de la préparation de l’Ironman de Nice, soit à peu près 2 mois avant. 156km pour 2500m de D+ (Nice étant 180km pour 2000m de D+). Je me disais que ce serait équivalent mais je ne connaissais pas plus en détail que cela le parcours.

Bref. Nous voici la veille au soir. J’avais quelques réglages mécaniques à faire sur le vélo. Mais pas seulement ! Je me tâtais depuis quelques jours également pour mettre à jour son firmware (c’est-à-dire le programme informatique embarqué dans les composants DI2). Pas forcement raisonnable (l’opération comporte toujours quelques risques), mais je craque et effectue l’opération depuis une connexion bluetooth sur mon smartphone.

Arriva ce qui devait arriver : l’opération échoua, ce qui rendit inutilisable les passages de vitesse avec impossibilité de revenir en arrière

Me voila donc devant un vélo transformé en fixie. Pas terrible pour affronter Liège…

Quelques SMS de désespoir envoyés comme des bouteilles à la mer…

Johan, avec qui je devais rouler le lendemain, me répond : « Jamais de mise en production le vendredi ». Il s’agit d’un viel adage que les gens travaillant dans l’informatique connaissent bien (cela signifie que pour la tranquillité du week end, on ne touche plus à rien la veille). Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Après 2 heures de lutte à rebooter smartphone et vélo (et oui, ça fait bizarre de dire cela), le DI2 est de nouveau opérationnelle… Ouf… Je n’ose plus toucher à rien.

Le lendemain, rendez-vous sur place avec Johan qui a dû attendre quelque peu mon arrivée (pardon Johan). Je suis accompagné d’un collègue, lui aussi en préparation pour Nice.

J’avais expliqué à l’avance à Johan mon objectif d’entrainement sur cette sortie, à savoir ne pas rouler en peloton (à Nice, le règlement interdit le drafting, et impose une distance de minimum 10m entre chaque participant, hors dépassement). Les choses étant dites, nous partons ensemble. Les premiers Kms en sortie de Liège sont particulièrement pénibles (feux, circulation…). Nous sommes vite séparés de mon collègue qui a pris les devants (pareil, les choses étaient claires, chacun sa ‘course’).

Nous aurons l’occasion de le rattraper sur une montée, mais il reprendra son avance en ne s’arrêtant pas aux ravitaillement (choix d’un trajet tout en autonomie)

Quant à nous, nous profiterons pleinement des victuailles du 1er ravitaillement. Ahhhh, les gaufres Meli au miel… Après s’en être goinfré, nous en emmenons même avec nous… Les poches arrière débordent…

Le temps est superbe sans vent. La balade est très agréable, mise à part que dans ce pays, rien n’est plat. Les statistiques de fin de parcours données par le GPS montrent que 48% du trajet étaient de l’ascension !

Le lendemain, confortablement installé devant la TV, j’entendrai dire que Liège Bastogne Liège est la plus exigeante des classiques cyclo (bon d’accord, ils parlaient du parcours complet, le 274km, mais quand même…)

Les côtes s’enchainent. Les montées d’avant le premier ravitaillement ne sont même pas officiellement indiquées. Une simple mise en jambe… Le ventre plein, nous partons donc sur la première « vraie » côte (l’ancienne barrière). Pas très prononcée (5%), mais longue… très longue (5km).

Au second ravito, Johan me prévient de ne pas trop me charger par rapport à ce qui va arriver très vite : un mur à 12%. Bon, on sert les dents et on y va. (de toute façon, plus de place dans les poches arrières)

Pour ma part, cette journée est un test pour savoir dans quel état physique je serais à l’issue du parcours (dans 2 mois, j’aurais un marathon à entamer). J’ai même l’intention d’aller courir quelques kms à l’issue de la course. De fait, je ne force pas sur les montées, tout en souplesse…

Arrive un endroit qui semble remarquable, du fait de la densité de camping-cars de part et d’autre. Le coin est impressionnant. Vite, une photo… Il s’agit du col de la redoute (je l’apprendrais après)

Ça se corse vite, on commence à voir des cyclistes à pied. Ça monte en moyenne à 10% et jusqu’à 20%... Sympa…

Fort heureusement, il s’agit (toute proportion gardée) d’une courte la montée (à peine 1600m !!!), mais intense

Restera 2 grosses cotes (La roche aux Faucon et St Nicolas) ainsi que quelques-unes non indiquées avant de rejoindre Liège et ses paysages industriels. Bon, la fatigue arrive tout de même de mon coté

Nous passons la ligne ensemble, après 6h23 (hors ravito), c’est-à-dire 1 mn de moins que les pros le lendemain. C’est cela qu’il faut retenir (et non qu’eux avaient fait 120km de plus dans le même temps, et sans ravito)

Comme prévu, je quittais Johan rapidement pour aller chausser les baskets. 5km entrecoupés d’une bière/saucisse que mon collègue (arrivé un peu avant) m’avait préparé

Une superbe sortie au soleil pour ma part, mais juste une étape dans ma préparation

A noter le handicap que Johan s’était infligé en partant avec une cassette pas trop adaptée au profil du parcours. Chapeau à lui…