Cela devient un rituel : le roc d’azur 2018 arrive. Cette année, nous nous retrouvons à 8 habitués de Wavrin et de Wingles : Vincent (4ème participation), Sam (7ème participation), Laurent D. (2ème), David (2ème), Xavier (7ème), Rod (9ème), Nicolas (9ème) et moi-même (3ème).
Le programme est le même que celui de l’année dernière, auquel s’ajoute une épreuve de tandem pour Sam et Laurent : Tri Roc du jeudi, Mid Roc du vendredi, Roc Tandem du samedi et Roc d’Azur du dimanche.
J’ai un peu tardé à regarder la météo la semaine précédente, et cela m’a sans doute évité des jours d’inquiétude supplémentaires. En effet, contrairement aux autres années, cela ne s’annonce pas terrible. Beaucoup de vent de de pluie en début de séjour, du vent pour la suite.
Les jours passent, la date approche et cette prévision météo qui reste stable… Il faut dire que le programme des épreuves commence par un triathlon en mer du jeudi. J’ai déjà vécu un triathlon par mer très houleuse à Cailleux l’année dernière, que je range dans la case mauvais souvenir. Aussi, c’est avec un peu d’angoisse que j’appréhende ce Roc.
Le trajet confirme la prévision météo, le temps se dégradant au fur et à mesure que nous approchons de Fréjus. Arrivés vers 17h, nous retirons nos dossards entre 2 averses. Les caniveaux sont déjà saturés d’eau, le parking situé dans un espace vert a été fermé (car gorgé d’eau) et la mer au loin ne semble pas très paisible. Bon… de quoi tonifier la boule au ventre qui commence à s’installer en moi.
A l’inscription au tri, pas d’information officielle sur un aménagement de l’épreuve. En effet, il est prévu dans le règlement Tri qu’en cas de mer impraticable, la natation peut être remplacée par une épreuve de course à pied. Mais rien d’officiel pour le moment. Le risque principal nous indique-t-on étant le niveau de pollution de la mer suite aux dernières pluies (égouts débordants…)
Retour au camping et emménagement sous une averse. Ce n’est pas l’ambiance des autres années…
La soirée est animée autours des prévisions météo et sportives, d’autant qu’un SMS des organisateurs arrive vers 20h pour indiquer l’annulation de natation, remplacée par une course à pied. Notre triathlon (1.5 km de natation/23 km de VTT/11 km de trail) devient un duathlon (8 km de trail/23 km de VTT/ 5 km de trail). Pour ma part, c’est un soulagement. Les débats reprennent sur ce changement de géométrie de course, qui remet en question les pronostics. Les coureurs se retrouvent parmi les favoris…
La nuit qui passe n’est pas bonne. Difficile de dormir : pluie et stress… Au petit matin, nouveau message des organisateurs : toutes les épreuves du jour sont annulées pour cause d’intempérie. Et pour cause : 2 morts dans la nuit, des campings évacués (proche du notre), un pont flottant installé pour le Roc détruit…
Une ambiance particulière s’installe, la fête est terminée avant d’avoir même commencée. L’incertitude est de mise sur la suite même du week end : l’organisation d’une épreuve sportive n’est certainement pas la priorité des autorités et des secours. L’envie n’est plus là non plus. La journée est à tuer. Il pleut encore. Ce sera un tour au salon (pas encore complétement monté, compte tenu de la météo), au decathlon du coin pour s’équiper de pneus plus appropriés au terrain boueux et sieste.
Vendredi matin : on guette un éventuel message des organisateurs. La méteo est belle, les sols sont … humides. Pas de message. Les premiers départs sont lancés à 8h. Nicolas, parti en éclaireur sur le Roc marathon nous informe par SMS du carnage des parcours… obligé de remettre régulièrement de l’huile…
Notre départ est prévu à 13h, pour un Mid Roc que nous faisons traditionnellement en mode randonnée. Dès la ligne de départ franchie, le ton est donné. Le nuage de poussière des années précédentes est remplacé par le franchissement du terrain détrempé et boueux. Un peu plus loin, c’est bain de boue obligatoire. Bref, nous voilà bien trempés dès le 1er km. Le Roc 2018 ne sera pas comme les autres. Heureusement, le soleil est revenu, et il fait chaud. Après tout, même si nous ne sommes pas venus ici chercher de la boue (on a ce qu’il faut chez nous), il n’en reste pas moins que cela reste du VTT (Vélo Tout Terrain).
Les difficultés arrivent vite, de quoi se remettre dans le bain, sur un terrain un peu humide :
- La montée du camping : 100m à 17% sur une montée un peu technique
- Une longue montée de 3km (dont 1km à 10%)
Les pneus accrochent bien, je suis content d’en avoir changé.
Une fois dans les hauteurs du massif des maures, la bouillasse a presque disparue. Juste quelques passages glissants et des ruisseaux à guet, histoire de se rafraichir. Le plaisir est revenu, c’est cool. Juste un peu plus de prudence sur les descentes, certains passages étant plus compliqués à gérer.
Le dernier kilomètre de la randonnée est juste exceptionnel. Une longue traversée de mare boueuse (enfoncé jusqu’à l’axe) et une arrivée groupée on ne peut plus désordonnée, tant la ligne d’arrivée était boueuse (difficile de rouler droit)
Bref, une bonne partie de plaisir tout de même, bien physique.
Pour le lendemain samedi, ce sera repos pour la plupart, sauf pour Laurent et Sam, engagés sur le Roc Tandem pour la première fois. Vue la difficulté des passages en VTT, je n’ose imaginer ce que cela puisse être en tandem. Très peu pour moi… L’épreuve s’accompagne d’un défi, Vincent devant couper ses cheveux si le duo arrivait à descendre le Fournel (fameuse descente bien technique à -15%) sans poser pied à terre. Bon, vu les conditions de cette année, ce n’est pas gagné, mais les ciseaux sont affutés…
Samedi matin, le duo part donc vers le départ pendant que nous autres allons les voir sur divers points de passage, notamment ce fameux fournel. Après quelques minutes d’attente, nous voyons débouler le tandem, avec Laurent en train de courir à côté du tandem, avant d’y remonter pour finir la dernière partie de la descente sur la selle. Vincent gardera donc ses cheveux, mais belle descente tout de même (que je n’ai jamais osé faire moi-même sur la selle).
Le tandem est déjà parti, nous les retrouvons un peu plus tard au col du Bougnon (200m à 17%). Visiblement, la mécanique a du mal à suivre. Pas mal de problèmes de chaine qui se bloque, et personne n’a pensé à emporter de l’huile… Les voilà passés. Nous filons vers l’arrivée ou nous espérons assister au finish. Ce sera le cas. Au loin, nous discernons les 2 héros du jour, en jaune et noir (couleurs de leur maillot de champions régionaux de tandem VTT). Ça avance difficilement dans le bourbier de l’arrivée, tellement difficilement que la ligne sera passée en poussant le tandem. L’état de nos champions à l’arrivée en dit long sur la difficulté de l’épreuve. Bravo à eux
Ce sera ensuite pour eux un décrassage/sieste/TV (tour de Lombardie oblige) et pour nous une visite du salon (un des plus grand d’Europe), tout type de vélo confondu. Et encore une fois, l’électrique est à l’honneur
Dimanche, dernier jour et épreuve phare du roc : le Roc d’Azur. 5000 VTT au départ, répartis en 8 vagues toutes les 15mn. Mais même comme cela, ça bouchonne pas mal. D’où l’importance du départ et d’une présence dans les premières vagues (mais c’est l’organisation qui choisit, en fonction des palmarès et prétentions affichées). Départ en vague 2 pour Nico et Sam, 3 pour Vincent et Xavier, 4 pour Laurent, Rod et moi, et 5 pour David.
A noter tout de même que l’enchainement avec la veille est compliqué pour Sam et Laurent. De toute façon, l’objectif du séjour était le tandem, le reste, du bonus.
Le départ est prévisible : boue, mais le terrain a commencé à absorber un peu… Je reste dans la roue de Laurent sur le départ. Le parcours commence de la même manière que pour le Mid Roc : camping (que j’arrive à grimper sans poser pied pour la première fois) et longue montée ou j’en profiterais pour dépasser Laurent. Nous avons cette fois-ci droit au Fournel. Pour ma part, je ne prends pas de risque. Particulièrement en stress avec de nombreux VTT acrobates qui « poussent au cul » et qui déboulent sur ma droite et ma gauche, je préfère le descendre à pied. Il en sera de même d’une autre descente un peu plus loin, dit du car brulé (une longue rigole en descente bien technique aussi). Je rattrape Rod, parti comme une flèche au moment du départ dans une longue montée. Je suis décidément meilleur grimpeur que descendeur.
Ma mécanique commence à faire des siennes. Depuis le départ, avec les passages dans l’eau et la boue, ma chaine saute sur les petits pignons. Pas super grave, ils sont peu sollicités. Par contre, la chaine se bloque régulièrement pendant l’effort, ce qui oblige à soudainement mettre pied à terre, et fait râler les VTT qui suivent de trop près. Arrivé au pied du Bougnon, je fais un arrêt pour rehuiler la mécanique (ces arrêts seront nombreux sur le parcours). Les spectateurs sont là pour encourager. C’est assez enivrant…
A 40km de course, la mécanique n’est plus la seule à souffrir. Les crampes font leur apparition. A l’occasion d’une montée nécessitant de pousser le vélo, j’ai successivement les 2 cuisses prisent de crampes, impossible de bouger. Je suis tout penaud, en appui sur mon vélo sur le bas-côté, en train de regarder les VTTistes défiler devant moi, en attendant que les muscles se relâchent. Je resterais de longues minutes comme cela, en supposant un manque d’hydratation. Je repars doucement pour la dernière descente où il s’agit de passer des marches constituées de pierres et de racines. Toujours un régal. Après celle-là je considère le Roc terminé, sans casse, car le reste n’est que du plat sans difficulté technique.
Arrivé sur une ligne droite, voulant accélérer, les crampes reviennent, m’obligeant à m’arrêter pour m’étirer. C’est à ce moment-là que Rod me double en m’annonçant que Laurent D. est juste derrière lui…
Je reprends alors mon vélo en tentant de garder Rod en visuel. Cela fait maintenant une paire de fois que je fais ce parcours et je devine maintenant ce qui arrive : plage, chemin des douaniers, piste cyclable… sauf que le parcours a été modifié (sans doute pour cause de météo) et on se retrouve directement sur la piste cyclable. Un étrange sentiment de déception et de soulagement s’installe alors : la tête est déçue parce que la portion manquante est vraiment pittoresque et marque traditionnellement la fin des épreuves. Les cuisses par contre sont soulagées car le parcours est amputé de 3km.
Nous voici donc sur la piste cyclable (dernière ligne droite avant le finish), je remets du braquet… pendant 5 secondes, car aussitôt les cuisses se tétanisent. Je laisse Rod s’éloigner tout doucement en tentant de gérer l’effort.
Un peu plus loin, la mare de boue est encore là, mais a bien diminuée. La ligne d’arrivée est en vue. C’est à ce moment-là que Laurent arrive à mes coté. Je lui indique que je suis incapable de me battre contre lui et qu’il peut continuer sur sa lancée. Mais Laurent est un prince et nous passons la ligne main dans la main. Partis ensemble, nous terminons finalement ensemble. Fortiche ce Laurent, avec sa course de tandem de la veille encore dans les jambes (et dans les bras).
Fin d’un Roc 2018 un peu particulier qui s’est vu amputé de l’épreuve de Tri sur laquelle nous nous attendions tous (et qui aurait été le premier tri de David)
Un Roc boueux et humide, qui donne un autre regard sur le VTT dans la région. Mais le soleil et la bonne humeur ont finalement été au rendez-vous.
Merci aux organisateurs (A.S.O.) et aux bénévoles d’avoir su gérer la situation. Du travail de pro. Merci aux camarades pour les bons moments partagés sur la selle et en dehors.
Le Roc 2018 est mort. Vive le Roc 2019…
Résultats & photos officielles
place (/3795) | Temps | photos dimanche | photos vendredi | |
Nicolas | 604 | 03:23:18 | photos roc d'azur | photos marathon |
Samuel | 624 | 03:28:51 | photos roc d'azur | photos mid roc |
Xavier | 1403 | 04:02:34 | photos roc d'azur | photos mid roc |
Vincent | 1895 | 04:25:37 | photos roc d'azur | photos mid roc |
Rod | 1994 | 04:30:01 | photos roc d'azur | photos mid roc |
Laurent L. | 2001 | 04:30:10 | photos roc d'azur | photos mid roc |
Laurent D. | 2003 | 04:30:11 | photos roc d'azur | photos mid roc |
David | 2256 | 04:43:48 | photos roc d'azur | photos mid roc |
place (/143) | Temps | photos samedi | |
Sam & Laurent | 53 | 03:07:23 | photos roc tandems |