Eh bien voilà, c’est arrivé. C’est le jour. Cela fait un an qu’on attend cela. Un an qu’on a « tapé sur la table » pour relever le défi (stupide) sur lequel les anciens du roc (Samuel et Rod de Pyramide passion) nous ont embarqués, Vincent et moi : participer au TriRoc 2017, le triathlon du Roc d’Azur
- 1500m de natation en mer (Fréjus)
- 23km de VTT
- 11km de Trail
Défi stupide sur le moment car ni Vincent ni moi ne savons vraiment nager, et que ce sport est, au moment du pari, une grande inconnue.
Mais défi transcendant car ce sera l’occasion de dépasser ses limites via une préparation étalée sur l’année.
Bref, arrivé sur place la veille pour un retrait des dossards quelques peu chaotiques pour Vincent et Rod (les prérequis d’inscription n’étant pas très clairs), nous partons finalement à notre logement tous munis d’un magnifique bonnet de bain aux couleurs du Roc.
La soirée fut l’occasion de faire monter la pression et de se chambrer (Wavrin vs Wingles). Chaque concurrent a ses atouts. Rien n’est gagné… :
- Atout de Samuel : C’est une course à dossard, rien ne peut l'arreter…
- Atout de Roderic : Bon nageur (en eau douce), VTTiste, course à pied en club
- Atout de Laurent : Entrainement sur toute l’année pour préparer spécifiquement cet évènement
- Atout de Vincent : Euh…. Ah oui, peut-être sa combinaison néoprène expérimentale ???? , et malgré un état de fatigue avancé, une franche determination à vouloir manger du Wingles
Jeudi… départ de bonne heure pour être prêt au départ de 13h. Nous laissons Anthony pour une randonnée solo et partons direction la plage vers le parc à vélos. Bonne nouvelle : la mer est calme, pas trop de vagues… Déjà un souci en moins.
Chacun prend place à son emplacement dans le parc et commence à commence à déballer ses affaires et optimiser leur placement pour minimiser les temps de transitions.
Sam est déjà dans la stratégie… Il apprend par cœur nos numéros pour situer son rang en sortie de l’eau (présence ou pas de nos vélos dans le parc). Puis quelques minutes de baignade histoire de prendre la température de l’eau. Et enfin, nous nous alignons avec les 319 concurrents pour le départ.
C’est parti pour 1500m, en 2 tours avec une sortie à l’australienne au milieu (sortie sur la plage et retour à l’eau). Ça court, ça chahute, ça frotte, ça pique… A mon niveau, je n’ai aucun repère de ma position par rapport aux autres. Je sais que j’ai toujours des départs difficiles, et qu’il me faut un temps pour rentrer dedans. De fait, je prends un départ cool, en retrait, pour éviter de trop frotter avec les concurrents. Sam à l’inverse est parti devant pour la gagne (normal, il a un dossard), mais persuadé qu’il sortira le dernier de l’eau…
Comme prévu, c’est compliqué pour moi. Le cardio est trop haut, impossible de nager le crawl dans ces conditions. J’ai toujours ce problème de stress sur les départs. Il me faudra atteindre la 2ème bouée (~500m) en brasse afin de me stabiliser et entamer un crawl intermittent. Arrivée sur la plage, regard rapide sur la montre… Je suis plus rapide qu’en piscine. Cool, malgré les 2/3 en brasse. Si tout va bien, le 2ème tour sera plus rapide. Ce fut le cas (2 à 3mn de moins). Sortie de l’eau en 33mn. Je marche vers le parc à vélos, histoire de récupérer un peu. Plus beaucoup de vélos quand même dans ce parc. Comme j’ai une mémoire de poisson rouge, j’ai oublié les autres numéros. Impossible de se situer. Déshabillage pour laisser apparaitre la tri fonction aux couleurs du club… et remise en route. Je vois alors Vincent arriver. Il doit avoir 4mn de retard. Je vais avoir chaud aux fesses, et tout au long des 23kms de VTT (dont 10 de plat), je vais m’attendre tout du long à le voir débouler devant moi. Le parcours est une mise en bouche pour les jours suivants : pas trop technique, mais avec une belle montée tout de même. Qui dit montée dit descente. Mais ici, les descentes, ça tabasse pas mal. Toujours pas d’indication sur les positions de Sam et Rod. Au retour au parc à vélos, changement de chaussures. Je vois Vincent arriver au moment où je repars. Cool, ça devrait passer pour moi. Un bénévole (Jean Pierre Billaut) m’encourage et m’informe que Sam est devant et qu’il est « déjà en train de marcher ». Je ne comprends pas l’information… Il aurait déjà terminé ??? L’info me mine un peu. Il fallait comprendre (je l’ai su à l’arrivée) que Sam l’avait dur et qu’il marchait sur le parcours. Vincent m’expliquera après la course qu’il avait compris la même chose que moi.
Au bout de 2km, une douleur à la jambe : grosse crampe… Mince, me voilà obligé de m’étirer comme je peux. Vincent me dépassera pendant ce temps. Cette crampe me fait douter… Il fait chaud. Très chaud. Je n’y avais pas vraiment fait attention avant. J’aurais aussi dû prendre une casquette. Je suis parti avec ma gourde d’eau tiède, et je n’ai pas vu le ravitaillement situé juste après le parc à vélos. Je repars tant bien que mal. Vincent est au loin. La progression est lente, visiblement pour tout le monde. L’écart avec Vincent se réduit toutefois au fur et à mesure, et j’arrive à le rattraper avant la fin du premier tour. Je lui propose alors de terminer ensemble. Il décline : « vas-y, fais ta course. Je gère la mienne ». Il a raison… Arrêt au ravitaillement où je remplis la gourde et prend un morceau de banane. En m’y arrêtant, j’ai la sensation que je ne pourrais pas repartir. 1er chouchou récupéré, marquant le 1er tour. Le deuxième tour est tout aussi dur. Une longue portion au soleil où je croise Sam dans l’autre sens. Je ne comprends toujours pas ce qui se passe, persuadé qu’il a terminé depuis longtemps. Seule explication qui me vient à l’esprit : il fait un tour de récup après la course… Trop fort ce Sam…
Et toujours pas de nouvelles de Rod…
L’allure est dramatique, malgré un cardio au taquet. Impossible d’aller plus vite. Mais le mot d’ordre est : ne pas marcher, continuer de courir. La gourde est vite vide (boire, s’asperger…). Pas assez de ravitos le long du parcours. Vincent est au loin, derrière. Plus que 2 km, ou encore 2 km… selon le point de vue. Dur…
2ème chouchou récupéré. La fin est proche. Quelques centaines de mètres. Nos supporters (merci à eux et à leurs encouragements) ne sont plus à leurs emplacements, sans doute déjà à l’arrivée. La ligne se dessine au loin. Bonheur et soulagement de la passer ! J’y retrouve Sam qui est arrivé 10mn avant moi. Je comprends mieux maintenant. Vincent arrive quelques minutes après. Et Rod bien après (nous aurons eu le temps de boire 2 bières distribuées à l’arrivée). Nous aurons tous pris cher ce jour-là… 1 heure après l’arrivée, l’idée même de se retrouver le soir même pour boire une bière à l’apéro semblait quelque chose de surréaliste… Ça va être chaud pour la rando VTT du lendemain, même si celle-ci est prévue en mode cool…
Retour au parc à vélo, car il faut encore tout ranger et rentrer… En passant, je vois Sam assis par terre en train de changer de chaussures et lui indique au passage que c’est un truc à ne plus se relever. Je garderais mes réflexions pour moi la prochaine fois car c’est moi qui resterais à terre sur mon emplacement pendant 15 à 20 mn, pris par les crampes. Au point que j’indiquais à Vincent (mort de rire) de partir sans moi…
Le soir, lorsque les organismes furent de nouveau en capacité à assimiler de la bière et des pâtes, ce fut l’occasion de faire le bilan du Match : Et 1, et 2, et 3 Wavrin…
Une superbe expérience dans une cadre magnifique, une bonne organisation (quoique un ou deux ravitaillements en eau en plus sur le Trail aurait été le bienvenu) et avec un petit gout salé de compétition fraternelle avec les copains de Wingles… Wavrin remettra sans doute son titre en jeu l’année prochaine…
Le tableau de score (faute d'information précise, les temps de chaque discipline sont estimés. Les temps de transitions T1 et T2 sont également manquants)
Place |
Temps total |
Natation |
VTT |
Trail |
|
Samuel |
207ème |
3h13’04 |
~ 0h29 |
~ 1h15 |
~ 1h30 |
Laurent |
238ème |
3h24’00 |
~ 0h34 |
~ 1h28 |
~ 1h17 |
Vincent |
244ème |
3h26’10 |
~ 0h37 |
~ 1h29 |
~ 1h16 |
Rod |
297ème |
3h52’32 |
~ 0h45 |
~ 1h20 |
~ 1h40 |