Le jour J (jeudi 29 août) est arrivé pour notre escapade dans les Pyrénées afin d'escalader le Tourmalet et l'Aspin au minimum. Alors que les copains prennent la route dès 4h du matin pour traverser Paris avant les bouchons moi je prends le train à 7H45 à Lille pour une arrivée à Tarbes à 15H10 en passant par Paris. A la gare de Tarbes c'est Jean-Philippe L., Christian D. et Pierre-Marie L. qui viennent me chercher et surtout m'expliquent qu'ils n'avaient pas voulu faire la route à 3 derrière d'où l'ajout d'une voiture. De ce fait j'annule mon retour en train pour revenir avec Serge L. et Daniel V. afin d'optimiser les voitures.

A notre location, domaine de Ramojuan à Lesponne, on retrouve Pierre B. et Daniel R. ainsi que Frédéric et Claudine A. venant de Marseille. Le temps de décharger les vélos et de nous installer, l'on vit arriver Pascal et Patricia L. venant eux aussi du nord mais qui prolongeront de 15 jours leur séjour dans les Pyrennées.

Après un petit apéritif pris tous ensemble, ce fut le moment du repas avec le premier debriefing de Pierre pour notre journée du lendemain avec comme objectif la montée du Tourmalet.

 

Vendredi 30 Aout : montée du Tourmalet avec 65 km et 1669 m de dénivelé.

Petit déjeuner à 7h30, après une bonne nuit pour la plupart je sens un certain stress chez certains de mes compagnons qui va même jusqu'à les empêcher de manger suffisamment de peur de les alourdir pour la montée. Le départ se fait groupé sous un beau soleil et surtout avec 5km de descente histoire de se chauffer les jambes. Arrivés au stop nous tournons à droite direction St Marie de Campan et c'est parti certes à faible pourcentage pour le début. Jusque St Marie de Campan nous restons groupés mais ensuite à droite direction Tourmalet et les choses sérieuses commencent. Rapidement, Jean-Philippe et Pierre-Marie s'échappent puis viennent ensuite Serge et Daniel V., après Daniel R. et moi-même et le reste du groupe. Au bout de 3 km Daniel a un saut de chaîne (il me dit de continuer)ce qui me permet de le doubler, en fait il perdra près de 10 minutes pour remettre sa chaîne. Inutile de dire que la montée est longue, 17 km, avec à chaque km un panneau indiquant le pourcentage et qui dans les 10 derniers kilomètres variera entre 7,5 et 9,5 %. Arrivé à 5 km du sommet à la station de la Mongie et, ayant l'habitude des stations alpestres je me dis super je vais avoir un replat de quelques centaines de mètres, histoire de se préparer pour les derniers kilomètres.Eh bien non, bien au contraire la traversée de la Mongie est à fort pourcentage, plus de 9% et ce jusqu'au sommet. J'arrive fatigué mais heureux après plus de 2h de montée, surtout que Frédéric revenait sur moi petit à petit. En haut les copains nous attendaient et nous encourageaient pour les derniers 100 mètres, alors que les premiers Jean-Philippe et Pierre-Marie attendaient depuis plus de 30 minutes. Quelques minutes après le reste du groupe arriva un par un au sommet, surtout tous contents d'avoir atteint notre premier objectif.

Il était à peine 11h45 juste le temps de prendre quelques photos et redescendre jusque Bagnères pour déjeuner avec les dames. Là nous eûmes droit à un exercice de style dans la descente de la part de Christian et vers 12h45 nous étions à table ravis de notre montée.

Après le repas il nous restait 8 km de montée, à faible pourcentage 3 ou 4%, à faire sous les 35 degrés ce qui rendit notre digestion plutôt difficile. Le temps de prendre une douche et de récupérer il était déjà presque l'heure de prendre l'apéritif. Là comme souvent, on fit un bilan de notre sortie et l'on apprit que Pierre-Marie laissa Jean-Philipe passer le sommet en tête car il espérait ainsi avoir une casquette de notre sponsor. Evidement ce fut le gros éclat de rire et les gentilles moqueries ne tardèrent pas à fuser. Cet aveu conditionna une bonne partie du séjour et créa un très bon climat.

Samedi 31 Août : montée de l' Aspin et pour certains, en plus, montée de Hourquette d'Ancizan.

Petit déjeuner à 7h30 et départs différés qui alimentèrent bien les conversations. Le premier groupe composé des 2 Daniel, de Serge et Pascal partirent vers 8H pour escalader Hourquette et Aspin côté le plus difficile. Cela représentait donc un parcours de 80 km et un dénivelé de 1746 m soit un beau programme. Pour Jean-Philippe (le leader) et Pierre-Marie (le gregario), c'est comme cela que nous les appelions suite à l'aveu de Pierre-Marie, le départ se fit à 8h 30 pour le même parcours. Il faut préciser que Pierre-Marie a besoin de beaucoup de sommeil et ne veut rouler qu'avec le soleil. Etant donné la distance et les difficultés, le retour étant prévu vers 13h30, ils décidèrent de manger des sandwichs au domaine.

Pour les autres c'est à dire Pierre, Frédéric, Christian et moi-même, connaissant parfaitement nos limites ,nous décidâmes de monter l'Aspin par son côté le plus facile (Ste Marie de Campan) et de redescendre sur Bagnères pour déjeuner au restaurant avec ses dames, cela nous faisait donc 66 km et 1078 m de dénivelé. Comme la veille nous eûmes les 5 km de descente pour s'échauffer et ensuite, à droite au stop montée progressive jusque Ste Marie de Campan. Toujours groupés on prit à l'inverse de la veille tout droit pour attaquer l'Aspin. En fait la montée , du moins jusque Payol , se fait par palier et contrairement au Tourmalet il y a des temps de récupération et même de légères descentes. Après Payol cela ne fait que monter mais il ne reste que 3 ou 4 km et la montée se fait en forêt. Toutefois un élément non prévu se déclencha : la pluie. Juste après Payol je vis sur l'Aspin un gros nuage noir et en montagne cela ne pardonne pas. Je commençais à recevoir quelques gouttes puis ensuite ce fut l'averse à tel point que je crus que l'on me versait de l'eau dans le cou. Cela dura un bon 10 minutes et ensuite j’aperçus le soleil au sommet. Heureusement nous étions en montée donc pas dangereux pour nous, contrairement à l'autre groupe qui prit aussi une averse mais eux dans la descente de l'Aspin les obligeant à s'arrêter. On arriva pratiquement groupé au sommet et nous pûmes faire la connaissance des vaches qui bloquaient carrément la route du sommet. Nous prîmes notre temps pour une séance photos et il était à peine 11H lorsqu'on entama la descente. Alors que nous descendions prudemment, car la route était humide, on rencontra Pascal à hauteur de Payol. Ce dernier un peu fatigué au sommet de Hourquette avait préféré faire demi-tour et nous rejoindre d'autant plus que nous mangions au restaurant comme la veille avec les dames. Il était 11h30 lorsqu'on arriva à Bagnères de Bigorre ce qui permit à Pierre et Christian de faire quelques emplettes.

Après un bon repas et la montée de 8km sous la chaleur, nous étions de retour vers 14H30. Nous voulions rentrer relativement tôt car Pierre nous avait proposé d'aller au Pic du Midi. 15 H départ en voiture évidement pour l'ascension du Pic du midi à plus de 3 000 m. Pour la plupart de mes compagnons ce fut l'occasion de découvrir l'organisation d'une station de ski et surtout de pendre le téléphérique que nous, skieurs, appelons la benne. Par chance le temps était relativement dégagé et ce fut un émerveillement pour tous, nous pûmes visiter le site, tester la passerelle dans le vide et grâce à un film bien conçu comprendre l'histoire du Pic du midi.

Retour vers 18h30 à notre base de campement, très agréable et très luxueux, merci à Pierre pour le choix du site, et surtout pour l'apéro où s'engagea la discussion sur la météo du lendemain annoncée plutôt pluvieuse. Certains précisant ne voulant pas rouler si la pluie était de la partie. Pierre nous prépara le parcours et l'on décidera le lendemain de la faisabilité car il était temps d'aller déguster les excellents plats que l'on nous proposait. On avait largement de quoi reprendre des forces car le soir on avait : entrée, plat et dessert concoctés très souvent de belle et bonne manière avec les produits locaux.

Dimanche 1er Septembre : Parcours des Baronnies avec le col Palomières 49 km et 1079 m de dénivelé.

7H30 petit déjeuner et nous sommes dans les nuages avec un air très humide. De suite Christian et le Grégario annoncent ne pas rouler. Je leur explique que nous sommes dans les nuages et qu'en bas ce sera certes couvert mais beaucoup moins humide. Mes deux compagnons restent sceptiques et j'annonce la couleur : je roule et si c'est vraiment mauvais je remonte mais je suis à peu près certain de moi par habitude de la montagne. Le reste du groupe est d'accord avec moi et nous fixons le départ à 8h45 sachant que nous étions venus pour faire du vélo.

A 8h45 nous étions tous présents, les réticents de peur certainement de s'ennuyer, nous accompagnèrent. Comme depuis 2 jours on entama la descente et comme prévu la route était à peine humide et surtout la température très agréable. Nous devions rentrer pour 12 H au plus tard car, étant le dimanche, nous avions réservé un restaurant à la Mongie.

Cette fois-ci arrivés au stop on tourna à gauche et ensuite un peu plus loin à droite direction Asté. De suite on empruntait des petites routes très escarpées avec des hauts et des bas. Au bout de quelques kilomètres Daniel R. comme sur le Tourmalet eut un problème de chaîne et cette fois je décidais de m'arrêter. Sa chaîne était coincée entre le cadre et son plateau et l'on mit un bon 5 minutes avant de repartir. Nous étions alors dans un creux et l'on reprit l'ascension lorsqu'on arriva à un croisement où personne ne nous attendait. Nous n'avions pas le parcours et l'on s'interrogea sur la direction à prendre. Il y avait bien un berger en voiture au croisement mais ce dernier ne put nous renseigner. Heureusement le berger prit la direction à droite et au bout de 500 mètres nous fit signe qu'il voyait au loin des cyclistes. Avec Daniel on entama la montée et au bout d'un km on vit Serge sur le bas côté qui nous attendait. Arrivé au sommet je fis part de mon mécontentement que certains voulurent contester mais que je n'acceptai pas et que je leur fis savoir, esprit club. Cet incident terminé le parcours de Pierre nous emmena dans la France profonde avec de beaux paysages malgré le temps brumeux. Pendant toute la sortie ce fut un vrai régal de monter et descendre et cela me rappela un peu les routes du tour de Corse. Personnellement j'ai de loin préféré ce parcours à la montée sèche du Tourmalet et de l'Aspin c'est vrai que c'était plus un parcours de cyclotouriste que de coureur un peu à l'image de ce que nous avions fait le dernier jour au mont Ventoux.

12h15 nous étions rentrés tous ravis de notre sortie certes avec les vélos un peu sales mais nous ne roulions plus. Le temps de se doucher et direction le restaurant La Mama où l'on passa un superbe moment à déguster les spécialités locales, comme l'on dit souvent après l'effort le réconfort. Malheureusement je ne peux raconter toutes les blagues et échanges verbaux que nous eûmes mais comme à chaque fois cela reste pour le groupe des souvenirs et une meilleure connaissance de chacun.

16h il était temps de rentrer et de charger nos vélos car comme toute bonne chose il y a une fin.

Epilogue :

Lundi matin petit déjeuner à 7h15 pour nous permettre de partir le plus rapidement possible. Surprise, pour ce dernier petit déjeuner on vit enfin Pierre-Marie se lâcher et gouter aux succulentes pâtisseries proposées car il précisa : «aujourd'hui on ne roule pas ». On lui fit quand même remarquer que c'était bien dommage de se priver de si bonnes choses juste pour le vélo.

Pas trop de regrets pour le temps car on se mit en route sous la pluie qui nous accompagna jusque Toulouse, tout comme Pierre et Daniel R. qui nous quittèrent à hauteur de Limoges car Pierre souhaitait passer chez son frère près de Potiers. Une seule incertitude restait pour notre retour : la traversée de Paris. Surprise on passa Paris vers 16h30 et ce sans trop de difficultés ce qui fit que Serge me déposa à Lille vers 19H15.

Une fois de plus, mais faut-il encore le dire aux absents, ce fut un séjour très agréable, convivial et surtout très dépaysant.

Je ne peux terminer ce petit récit sans remercier mes compagnons pour leur bonne humeur avec un gros plus pour l'organisation de Pierre que ce soit pour le logement, les parcours, les sorties et le tempo de ce séjour.

Maintenant que fait-on l'année prochaine ? Nous attendons vos propositions.

J'ajouterai un grand merci à Serge pour ses photos et surtout ses vidéos (plus d'une trentaine), il m'a été très difficile d'ailleurs de choisir parmi ce panel.