Petit résumé de mon deuxième objectif de l'année, après un Lille Hardelot il y a quinze jours, 3 dernières éditions du Paris Roubaix en version VTT, j’ai pris la décision de réaliser un Paris Roubaix, mais cette fois-ci la version route.
Dans cette aventure Guillaume m'a rejoint avec son vtt.
Au programme de la journée du 10 juin : 210 km dont 54 km de pavés repartit sur 34 secteurs et un dénivelé de quasi 1300 m.
Rdv pris avec Guillaume, je le récupère samedi au vélodrome vers 19h00 où il laisse sa voiture pour pouvoir rentrer le lendemain. Soirée passé en sa compagnie avec au menu, des pattes chili et un match de foot de l'équipe de France.
Dimanche le réveil sonne à 4h30, petit dej amené par mon hôte. Ma femme nous emmène à Bohain en Vermandois dans l'Aisne, lieu de départ de la journée. Arrivé vers 6h15 où nous croisons à quelques kilomètres de la salle, Dominique L qui a déjà chevauché sa machine.
On se prépare, on va chercher nos cartons, un café. Ça y est 6h45, c’est parti pour l'aventure. Nous démarrons avec 16 degré mais dans la brume.
15 premier kilomètres de goudron bien lisse, mais bien vallonnés. On prend notre temps. Objectif, aller au bout.
Premiers secteurs de pavés avalés, le temps de prendre ses marques et d'échanger quelques mots avec des cyclos venu de Chateaubriand.
On continu notre sortie à allure correcte et nous rejoignons après 45 km le premier ravito qui est à Solesmes. On est déjà passé par 6 secteurs pavés dont 2 successives qui cumulent 5km200. Les hostilités ont commencé 😓.
Un joli ravito, bien achalandé et un système de remplissage des bidons adapté aux nombreux participants pour éviter les temps d'attente.
On se restaure et on en profite pour discuter avec des savoyards venu de Thônes.
On fait pointer notre carton et c'est reparti cette fois-ci direction le site minier d'Aremberg ou après lecture du carton de la sortie nous attend 6 secteurs pavés dont celui de Maing connu par ceux qui ont fait la sortie au Quesnoy l'année dernière (j'ai eu une petite pensée pour Christian B qui avait râlé en Août lors de notre passage).
Toujours sur une allure correcte, sans forcer, on se relai avec Guillaume pour s'économiser.
Et nous voilà déjà au ravito de Wallers avec 90 km au compteur. Pointage du carton, on reprend des forces, un ravito aussi bien organisé que le premier. On voit que le VCR est rodé dans ce genre d'organisation.
Et c'est reparti, par du gros, la troué d'Aremberg, lieu mythique du paris Roubaix. Long de 2400 m, je décide de ne pas emprunter les bas-côtés comme les 11 premiers secteurs que nous avons déjà passé, sous les encouragements de mon compagnon du jour en mode photographe je me rend compte que c'est pas la même musique qu’en vtt ou les premiers secteurs. Ça tape fort dans les bras. Ça y est on est dans le vif du sujet.
Sortie de là, longue ligne droite qui nous emmène vers Wallers et j'en profite pour récupérer.
Nous sommes à mi-parcours, on attaque le pavé d'hornaing long de 3700 m, et là des douleurs dans les biceps apparaissent déjà. Je temporise en espérant que ça ne va pas durer. J’en discute avec Guillaume et je décide de lever le pied dans les secteurs pavés même si les jambes répondent bien et abandonne l'idée du départ (ne pas prendre les bas-côtés dans les secteurs pavés) 😒
On arrive à wadagnies Hamages où la route est coupée par un cortège de motos (annoncé par l'organisateur au départ), pause forcée d'au moins 10 mn où sont passées au moins 4000 motos, je vous laisse imaginer le bruit, surtout que certains se laissent aller sur la poignée des gaz. Cortège impressionnant.
On repart vers notre futur ravito qui est situé dans la salle des fêtes de Faumont, on a 135 km dans les jambes, 19 secteurs de passés, les douleurs se sont intensifiées 😞 Pour couronner le tout, j'ai chopé des échauffements aux mains du aux sraps que j'avais mis pour temporiser les chocs. Je roule sans gants depuis environ 30 km.
A la sortie d'un secteur, intrigué par un participant par son vélo et sa tenue, j'échange avec lui. Cette fois-ci c'est un Italien venu de Venise, fan du Paris Roubaix, c'est sa troisième participation. Et cette année il a décidé de le faire avec un vélo des années 50. Vélo de 16 kilos, mono vitesse, gourde en inox, selle et chaussures en cuir, musette, short en velours, casquette, lunettes, chambres à air enroulée à ses épaules. Plongé quelques instants 70 ans en arrière. Chapeau bas à ce monsieur que j'ai croisé au vélodrome et qui a fini la sortie.
A ce ravito, c’est la pause du midi, on a le droit en plus par rapport aux autres arrêts, à des chips, et sandwich.
On se pause un bon moment pour recharger les batteries, surtout que pour Guillaume, les roues du vtt ne sont pas des plus faciles à emmener sur le bitume.
On pointe et on repart, on reprend par 2 secteurs successif et la pause n'a pas fait de miracle. Les biceps font de plus en plus mal et les avants bras deviennent douloureux. On enchaine par le secteur d'Ennevelin long de 1400 m. Je slalom pour aller chercher les bas-côtés.
Après une liaison de 4km par la route on passe le secteur de l'epinette. Et après 160 km, le mental a lâché, j'annonce à Guillaume que je le laisse tomber 😕, ça devient insupportable, je ne prends plus de plaisir sur le vélo.
De suite, Guillaume impose un arrêt de quelques minutes et arrive à me convaincre de rejoindre le dernier ravito qui est à 10 km avant de prendre ma décision.
Après 3 petits secteurs que je gère tant bien que mal, on arrive à Bouvines. On se désaltère, le soleil a fini par percer.
Guillaume en profite pour faire huiler sa chaine, de mon côté je discute avec les membres du VCR.
Puis je regarde le parcours des 31 derniers km, il reste 6 secteurs pavés totalisant 8km500. Pas le temps de réfléchir, Guillaume m'annonce que l'on y va. C'est reparti, sur le bitume, je me mets devant, Guillaume paye les pneus du vtt qui l'emmène depuis ce matin. Dans les secteurs pavés, il passe devant comme poisson pilote, pendant que je slalom pour essayer de trouver le moindre mètre roulant et non cassant.
J'entame un décompte des secteurs que l'on passe pour garder la motivation et scrute les voitures au loin pour estimer les distances restantes jusqu'aux routes goudronnés.
On attaque le carrefour de l'arbre, dernier secteur difficile. C'est bon il est passé. On s'arrête pour prendre une photo souvenir. La banane est de retour 😊.
Je reprends les devants et emmène Guillaume jusqu'au pavé de Hem, là c'est le dernier 😊 et c'est loin d'être le plus dur, ça sent bon le vélodrome 😃.
Dernière difficulté, passé le faux plat à Hem et ensuite ça descend jusqu'au vélodrome via l'avenue Motte.
16h30, la cloche retentit, on vient de rentrer sur le vélodrome pour notre tour dans ce lieu mythique, on accélère pour aller chercher le haut des 2 virages surélevés et on est accueilli par les membres du VCR avec qui nous échangeons quelques mots.
Après 8h37 sur le vélo, 9h45 au total entre le matin et l'arrivée. C'est bon, j'ai quand même réussi à le terminer. Ça n'a pas été facile, encore merci à Guillaume de m'avoir incité à continuer.
Une sacrée journée passé en compagnie de Guillaume, découvert ce tracé mondialement connu, discuté avec des fous du vélo venu de toute l’Europe.
A chaud et après 24h, au moment où j'écris le résumé, je ne pense pas refaire un jour un PRB en cyclo. Cette sortie est la plus dure que j'ai réalisé en 14 ans de vélo.
Maintenant pour moi, en tant que cycliste et nordiste. Il fallait que je la fasse au moins une fois. C'est chose faite.
A présent, j'ai 8 mois pour trouver de nouveaux défis pour 2019. Pour ceux qui auraient des idées. N'hésitez pas à m'en parler.
Félicitations à Martin qui a rejoint son père pour les 50 derniers kilomètres