Pour une fois mon article ne vous contera pas une sortie brevet ou un séjour cycliste mais tout simplement ma première expérience en VAE (Vélo Assistance Electrique) ou plutôt VTT avec assistance électrique.
La plupart d’entre vous savent que nous avons l'habitude, Marie et moi, de descendre en juillet sur Nice et sa région où je profite en vélo de l'arrière pays (une sortie tous les 2 jours avec 60 km et 1 000 m de dénivelé) et c'est toujours un réel plaisir de faire tous les cols de l’arrière pays Niçois. A la fin de notre séjour nous remontons par la Montage aux Menuires où cette année nous avons bénéficié d'un temps idéal avec des nuits fraîches (nous sommes à 1800 m et nous avions 14 degrés au matin) alors que le reste de la France transpirait et souffrait sous la canicule.
Aux Menuires j'ai l'habitude de faire du vélo avec la montée de Val Thorens, la descente sur Martin de Belleville et ensuite la remontée sur les Menuires soit 35 km avec plus de 1 000 m de dénivelé. J'ai aussi l’habitude de faire de la randonnée, de la piscine mais aussi du VTT de descente essentiellement. Cette année, alors que je me rendais chez mon vélociste habituel (je ne prends pas mon VTT car en montagne on casse énormément) je découvris des VTT avec assistance électrique ce qui me tenta énormément.
Connaissant bien la vallée des Belleville, que ce soit en été ou en hiver, je souhaitais plus particulièrement faire une sortie VTT dans la magnifique vallée des Encombres royaume des bouquetins, des marmottes ou des edelweiss. C'est une vallée restée très sauvage avec un refuge situé à plus de 5 km accessible par un chemin de mulets que l'on peut prendre en VTT mais avec une pente moyenne de 6 à 8%. Bingo ce fut le déclic et je demandais à mon vélociste si cette randonnée était faisable et de suite il me rassura en disant que je ne rencontrerais pas de problème avec le VTT qu'il me proposait. En effet c'était un VTT de haut gamme avec, à la différence des vélos électriques classiques, un moteur à technologie centrale, c'est à dire que le moteur se situe au niveau du pédalier central et fonctionne lorsque que vous activez la chaîne qui actionne une roue dentée positionnée devant le pédalier. L'avantage de ce système est que vous utilisez les rapports de montagne et surtout qu'il n'y a pas de surchauffe car c'est votre rythme de pédalage qui démultiplie la puissance. En fait vous devez jouer énormément du dérailleur et mouliner comme on doit le faire en montagne.
Bref, après ces quelques explications techniques prodiguées en plus par une ravissante technicienne qui m'expliqua en quelques minutes le tableau de bord électronique avec la position off, eco puissance normale, forte et extrême. De suite elle me conseilla d'utiliser la position eco pour avoir le plus de sensations similaires au VTT classique. Sur ce tableau de bord j'avais droit aussi au nombre de km, à la vitesse, au nombre de tours, à la température, à la déclinaison de la pente et bien sur à l'état de ma batterie et de multiples fonctions qui firent mon régal.
Il était 9H15 lorsque je me mis en route et pris la descente par les chemins vers Saint Martin de Belleville. De suite je ressentis les sensations classiques d'un VTT en descente par contre je fus bluffé par l'aisance que cela me donnait en montée où rapidement je me mis à doubler plusieurs groupes partis avant moi. Attention il faut pédaler et je dirai même bien mouliner ce n'est pas une mobylette mais bien une assistance et je vous assure que c'est un réel plaisir et tout cela en mode éco. Inutile de préciser que rapidement j'ai essayé les autres modes et là vraiment j'eus l'impression de sprinter en montagne. Arrivé à Saint Martin je pris la direction de la vallée des encombres et j'attaquais la montée de 4 km en mode éco tout en moulinant mais avec une aisance qui me permettait d'admirer le paysage et Dieu sait si la montagne est belle. En quelques mots je me croyais au paradis des cyclistes. En peu de temps j'arrivai au refuge où le tracé nous faisait bifurquer sur la droite et nous engageait dans un single formidable à flanc de montagne dans les sous bois et avec sur la gauche le précipice. Je vous assure que certes cela reste très acrobatique mais si beau et complètement sauvage. J'eus de suite une pensée pour Laurent et Samuel (Boule et Bill nos rois du VTT) qui certainement auraient dévalé ce chemin de 1 m de large à toute vitesse et avec à l'arrivée leur petit sourire de grande satisfaction. Enfin je terminais ma descente en empruntant la route et toujours en mode éco je fis monter mon compteur à plus de 60 km/h et là encore avec de formidables sensations car le poids (18 kg) de l'engin vous permet d'avoir une plus grande marge de sécurité, beaucoup plus qu'avec un vélo normal.
Ensuite j'ai repris les remontées mécaniques pour remonter à 2600 m et descendre vers les Menuires pour continuer à rouler autour du plan d'eau et faire d'autres escapades.
Au total en 3h 30 j'ai fait plus de 45 km avec plus de 1000 m de dénivelé et figurez-vous que mon indicateur de batterie était à plus de 60% donc j'avais encore beaucoup de marge. Certes, j'avais du très bon matériel, mais je vous assure que durant ces 3 heures 30 j'ai réellement pris du plaisir, j'ai transpiré mais je me suis vraiment régalé et surtout cela m'a permis d'aller sur des chemins qu'en temps normal je ne fais qu'à pied car la pente est trop rude.
Je pense que vraiment ce type d'engin en montagne a de l'avenir et surtout cela me permet d'envisager de continuer à faire du VTT en montagne même avec les années qui passent. Je reste à votre disposition pour partager mon expérience et normalement avec Vincent nous envisageons de présenter ce type de vélos à l'assemblée, à suivre ….